Il n'y a pas suffisamment de données issues d'essais contrôlés randomisés pour guider l'utilisation des agents tensioactifs nébulisés chez les prématurés risquant d'être atteints du syndrome de détresse respiratoire.
Le syndrome de détresse respiratoire est causé par une carence des produits chimiques tapissant naturellement le poumon (agents tensioactifs), qui survient principalement chez les bébés nés avant terme (37 semaines de gestation). Le traitement habituel consiste à instiller un agent tensioactif artificiel directement dans la trachée du nouveau-né, puis à effectuer une ventilation mécanique. Cette procédure peut toutefois conduire à des lésions pulmonaires pouvant affecter à long terme la santé de l'enfant. Une autre stratégie possible consiste à utiliser des agents tensioactifs nébulisés. Cette procédure a le potentiel de réduire le besoin d'intubation trachéale après la naissance et les lésions pulmonaires causées subséquemment par la ventilation mécanique. Cette revue a trouvé un petit essai contrôlé randomisé sur l'administration d'agents tensioactifs par nébulisation chez les prématurés présentant un syndrome de détresse respiratoire, qui n'avait rendu compte d'aucun effet bénéfique du tensioactif nébulisé. Cette étude est trop petite et présente un risque modéré de biais, ce qui en rend les conclusions incertaines. Compte tenu des résultats encourageants obtenus par d'autres études observationnelles, il conviendra de mener des essais de bonne qualité sur des agents tensioactifs nébulisés chez les prématurés atteints ou risquant d'être atteints du syndrome de détresse respiratoire.
Il n'y a pas suffisamment de données pour permettre d'étayer ou de récuser l'utilisation d'agents tensioactifs nébulisés dans la pratique clinique. On a besoin d'essais de puissance suffisante pour déterminer l'effet de l'administration d'agents tensioactifs par nébulisation pour la prévention ou le traitement précoce du SDR chez les prématurés. L'administration d'agents tensioactifs nébulisés devrait être limitée aux essais cliniques.
Les tensioactifs nébulisés ont le potentiel d'acheminer l'agent tensioactif dans le poumon du nourrisson dans le but d'éviter l'intubation et la ventilation endotrachéales, les lésions pulmonaires induites par la ventilation mécanique et la dysplasie bronchopulmonaire (DBP).
Déterminer l'effet de l'administration de tensioactif par nébulisation, que ce soit à titre de prophylaxie ou de traitement, en comparaison avec un placebo, l'absence de traitement ou l'administration intratrachéale de tensioactif, sur la morbidité et la mortalité des prématurés atteints ou risquant d'être atteints du syndrome de détresse respiratoire (SDR).
Des recherches ont été menées dans CENTRAL (The Cochrane Library, janvier 2012), MEDLINE et PREMEDLINE (de 1950 à janvier 2012), EMBASE (de 1980 à janvier 2012) et CINAHL (de 1982 à janvier 2012), ainsi que dans les actes de réunions scientifiques, des registres d'essais cliniques, Google Scholar et les références bibliographiques des études identifiées. Des informateurs experts et des fabricants de tensioactifs ont été contactés.
Des essais contrôlés randomisés, randomisés en grappes ou quasi-randomisés ayant évalué l'effet de l'administration d'agents tensioactifs par nébulisation, comparativement à un placebo, à l'absence de traitement ou à d'autres voies d'administration (instillation laryngée et pharyngée d'agents tensioactifs avant le premier souffle, administration endotrachéale fine d'agent tensioactif par cathéter ou instillation intratrachéale d'agent tensioactif), sur la morbidité et la mortalité des nourrissons prématurés à risque de SDR. Nous avons pris en considération les essais publiés, non publiés et en cours.
Deux auteurs de la revue ont, de manière indépendante, évalué l'éligibilité et la qualité des études, et extrait les données.
Aucune étude n'a été trouvée sur l'administration prophylactique ou précoce d'agents tensioactifs par nébulisation. Une seule petite étude a été incluse, portant sur le secours tardif par agents tensioactifs nébulisés. L'étude présente un risque modéré de biais. L'étude avait enrôlé 32 nourrissons prématurés nés avant 36 semaines de gestation et atteints de SDR, sous pression aérienne nasale positive continue. L'étude n'avait pas rapporté de différence significative entre l'administration d'agents tensioactifs par nébulisation et l'absence de traitement sur la maladie pulmonaire chronique (risque relatif (RR) 5,00 ; intervalle de confiance (IC) à 95% 0,26 à 96,59) ou sur d'autres critères de résultat (oxygénation 1 à 12 heures après la randomisation, besoin de ventilation mécanique, nombre de jours sous ventilation mécanique ou sous pression positive continue des voies aériennes ou nombre de jours avec supplémentation en oxygène). Aucun effet secondaire n'avait été signalé pour le traitement par agents tensioactifs nébulisés, ou inhalation d'aérosols.