Le traitement standard d'un cancer invasif de la vessie est la chirurgie (pour retirer la vessie et les tissus environnants) et/ou la radiothérapie (pour tuer les cellules cancéreuses). La présente revue suggère que 50 patients sur 100 seront en vie dans 5 ans, s'ils bénéficient d'une chimiothérapie contenant un médicament à base de platine associé à d'autres médicaments, avant de subir une chirurgie ou une radiothérapie. Ce traitement est comparé à 45 patients sur 100 ayant subi une chirurgie et/ou une radiothérapie sans chimiothérapie. Cet effet bénéfique de la chimiothérapie combinée avec un médicament à base de platine a été constaté chez tous les types de patients et son utilisation est encouragée pour le traitement d'un cancer invasif de la vessie. Toutefois, la chimiothérapie basée sur un seul médicament à base de platine n'a pas permis de prolonger la durée de vie des patients et n'est pas recommandée.
Cette amélioration de la survie encourage le recours à une chimiothérapie combinée à base de platine chez les patients atteints d'un cancer invasif de la vessie.
Les bénéfices de la chimiothérapie néoadjuvante sur la survie chez les patients atteints d'un cancer invasif de la vessie restent controversés, malgré des essais contrôlés randomisés (ECR) impliquant plus de 3 000 patients.
Réaliser une revue systématique et une méta-analyse des données de patients individuels afin d'évaluer les effets de la chimiothérapie néoadjuvante sur la survie des patients atteints d'un cancer invasif de la vessie.
Des recherches effectuées dans MEDLINE et CancerLit ont été supplémentées par des informations issues de registres et par des recherches manuelles dans les actes de conférence, mais aussi par des entretiens avec les organisations et les investigateurs pertinents. Elles ont été régulièrement mises à jour jusqu'en juin 2003.
Les essais visant à randomiser des patients atteints d'un carcinome à cellules transitionnelles invasif de la vessie (stade T2 à T4a), démontré par biopsie, pour recevoir un traitement local définitif avec ou sans chimiothérapie néoadjuvante étaient éligibles pour l'inclusion.
Nous avons collecté, validé et réanalysé les données mises à jour chez tous les patients randomisés issus de l'ensemble des essais randomisés disponibles, incluant 3 005 patients pour 11 ECR. Pour l'ensemble des résultats, nous avons obtenu des hazard ratios regroupés globaux en utilisant un modèle à effets fixes. Pour étudier l'impact potentiel de la conception des études, nous avons préplanifié des analyses regroupant des essais en fonction des aspects importants de leur conception qui sont susceptibles d'influencer les effets du traitement. Pour examiner toute différence d'effet par sous-groupes de patients prédéfinis, nous avons procédé à une analyse log-rank stratifiée pour le critère de jugement principal de survie.
Ces résultats incluent des données issues d'un essai supplémentaire et mettent donc à jour celles figurant dans la publication d'origine ABC 2003. Une chimiothérapie combinée à base de platine montrait des effets bénéfiques significatifs au niveau de la survie globale avec un hazard ratio (HR) combiné de 0,86 (IC à 95 % 0,77 à 0,95, P = 0,003) ; une baisse de 14 % des risques de décès ; un bénéfice absolu de 5 % au bout de 5 ans (IC à 95 % 1 % à 7 %) ; une augmentation de la survie globale de 45 % à 50 %. Ces effets étaient observés indépendamment du type de traitement local et ne variaient pas entre les sous-groupes de patients. Le HR de l'ensemble des essais, y compris ceux utilisant du cisplatine comme agent unique, avait tendance à favoriser la chimiothérapie néoadjuvante (HR = 0,89, IC à 95 % 0,81 à 0,98, P = 0,022). Malgré les effets bénéfiques de la chimiothérapie combinée à base de platine, il n'y avait aucune preuve probante permettant de recommander l'utilisation du platine comme agent unique. En effet, il y avait des différences significatives concernant ses effets entre les groupes des essais (P = 0,029).