Les plaies cancéreuses surviennent parfois chez les personnes atteintes d'un cancer avancé. Les soins visent généralement à ralentir la progression de la maladie et à améliorer la qualité de vie en soulageant les symptômes physiques causés par les plaies (exsudation, mauvaise odeur, douleur et risque d'hémorragie) au moyen de pansements appropriés et d'autres traitements. Des données de faible valeur probante suggèrent qu'une solution à 6 % de miltéfosine, appliquée en liquide sur de petites plaies cancéreuses superficielles du sein (chez les personnes atteintes d'un cancer du sein ayant précédemment bénéficié de radiothérapie, de chirurgie, d'hormonothérapie ou de chimiothérapie) pourrait ralentir la progression de la maladie. Il existe également des données de faible valeur probante suggérant que des pansements en mousse contenant de l'argent pourraient être efficaces dans la réduction des mauvaises odeurs. On ne dispose cependant que de très peu de données dans ce domaine de la médecine et celles-ci sont insuffisantes pour donner des recommandations de pratique claires pour l'amélioration de la qualité de vie ou la prise en charge symptomatique des plaies chez les personnes atteintes de plaies cancéreuses. De nouvelles recherches doivent être réalisées dans ce domaine.
Un petit essai avait fourni des éléments de valeur probante faible que la solution de miltefosine 6 % appliquée localement à des personnes atteintes de plaies cancéreuses mammaires superficielles (inférieures à 1 cm) et ayant précédemment bénéficié de radiothérapie, de chirurgie, d'hormonothérapie ou de chimiothérapie pour leur cancer du sein, pourrait ralentir la progression de la maladie. Il existe également des éléments de valeur probante faible suggérant que les pansements en mousse contenant de l'argent pourraient être efficaces pour réduire les mauvaises odeurs. Il n'y a pas dans cette revue suffisamment d'éléments probants pour orienter clairement la pratique en ce qui concerne l'amélioration de la qualité de vie ou la prise en charge symptomatique associées aux plaies cancéreuses. Des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Les plaies cancéreuses résultent d’un cancer primaire, secondaire ou récidivant et sont associées à un cancer avancé. Une petite proportion de patients peut parvenir à cicatriser après exérèse chirurgicale, mais le traitement est habituellement palliatif. Le traitement des plaies cancéreuses vise en général à ralentir la progression de la maladie et à optimiser la qualité de vie par le soulagement des symptômes physiques, tels que l'exsudat abondant, les mauvaises odeurs, la douleur et le risque d'hémorragie, grâce à la sélection de pansements et d'agents topiques appropriés.
Passer en revue les données sur les effets des pansements et des agents topiques sur la qualité de vie et les symptômes ayant un impact sur la qualité de vie, chez les patients atteints de plaies cancéreuses.
Pour cette troisième mise à jour, nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions en août 2013 ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (la Bibliothèque Cochrane) ; Ovid MEDLINE, Ovid MEDLINE (In-Process & Other Non-Indexed Citations) ; Ovid EMBASE et EBSCO CINAHL.
Les études éligibles étaient des essais contrôlés randomisés (ECR) ou, par défaut, des essais cliniques contrôlés (ECC) avec groupe témoin.
L'extraction des données et l'évaluation du risque de biais ont été menées par un auteur de la revue et un autre auteur a vérifié l'exactitude de ce travail.
Quatre essais impliquant 164 personnes ont été inclus.
Un ECR sur des femmes souffrant de lésions superficielles du sein avait comparé la solution de miltefosine 6 % avec un placebo, et constaté que la miltefosine retardait la progression de la tumeur.
L'étude avait signalé que le temps jusqu'à l’échec du traitement était significativement plus long dans le groupe miltefosine (temps médian 56 jours) que dans le groupe placebo (temps médian 21 jours) (p=0,007, log-rank test)
Un deuxième essai avait comparé le métronidazole en topique à un placebo, mais les résultats jusqu'au cross-over n'étaient pas statistiquement significatifs.
Un troisième essai comparait l'effet des pansements en mousse contenant de l'argent aux pansements en mousse sans argent et a trouvé que davantage de patients ont ressenti une diminution des mauvaises odeurs avec les pansements en mousse avec de l'argent par rapport au groupe des pansements en mousse seuls (valeur p = 0,049).
Le quatrième essai comparait l'effet des pansements au miel de manuka par rapport aux pansements enduits d'argent nanocristallin et n'a trouvé aucune différence statistiquement significative en ce qui concerne l'exsudat, les mauvaises odeurs et la douleur.
Tous les essais, cependant, présentaient des limitations méthodologiques.