Dans les zones où la maladie est commune, les jeunes enfants connaissent des épisodes répétés de paludisme qui peuvent parfois être graves et menacer le pronostic vital. Dans les zones où le paludisme est saisonnier, une option pratique consiste à administrer des médicaments pour prévenir la maladie à intervalles réguliers au cours de la saison de transmission, que l'enfant présente ou non les symptômes du paludisme. On appelle cela le Traitement Préventif Intermittent (TPIe).
Les auteurs ont identifié sept essais (12 589 participants) ; tous ont été réalisés en Afrique de l'Ouest et six essais sur sept étaient limités aux enfants de moins de 5 ans. Les résultats montrent que le TPIe prévient les trois quarts des épisodes de paludisme, notamment les épisodes graves, et empêche probablement certains décès.
Plusieurs médicaments ou combinaisons antipaludiques ont été essayés et se sont révélés efficaces. La combinaison la plus étudiée est l'amodiaquine plus sulfadoxine-pyriméthamine (AQ+SP). Cette combinaison n'a probablement pas d'effets secondaires graves, mais provoque des vomissements chez certains enfants.
Dans les zones de transmission saisonnière de la maladie, l'administration de médicaments antipaludiques aux enfants d'âge préscolaire (< 6 ans) en TPIe au cours de la saison de transmission réduit nettement les épisodes cliniques de paludisme, y compris le paludisme grave. Ce bénéfice survient même dans les zones où la moustiquaire imprégnée d'insecticide est largement utilisée.
Dans les zones où la maladie est endémique, les enfants d'âge préscolaire présentent un risque élevé de paludisme grave et répété. Une stratégie de santé publique possible, appelée Traitement Préventif Intermittent chez l'enfant (TPIe), consiste à traiter le paludisme chez tous les enfants à intervalles réguliers au cours de la saison de transmission, que les enfants soient infectés ou non.
Évaluer les effets du TPIe pour prévenir le paludisme chez les enfants d'âge préscolaire vivant dans les zones endémiques à transmission saisonnière.
Nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les maladies infectieuses (juillet 2011), CENTRAL (The Cochrane Library 2011, numéro 6), MEDLINE (de 1966 à juillet July 2011), EMBASE (de 1974 à juillet 2011), LILACS (de 1982 à juillet 2011), mRCT (juillet 2011), et dans les références bibliographiques des essais identifiés. Nous avons également contacté des chercheurs travaillant dans le domaine pour obtenir des essais non publiés et des essais en cours.
Essais contrôlés, randomisés individuellement ou randomisés en groupe, de la dose thérapeutique totale d'antipaludique ou de combinaisons d'antipaludiques administrée à intervalles réguliers comparé à un placebo ou à l'absence de traitement chez l'enfant de six ans ou moins vivant dans une zone de transmission saisonnière du paludisme.
Les deux auteurs de cette revue ont évalué l'éligibilité, extrait des données et évalué les risques de biais dans les essais de manière indépendante. Les données ont fait l'objet d'une méta-analyse et les mesures des effets (c'est-à-dire le rapport des taux, le risque relatif et la différence moyenne) sont présentées avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. La qualité des preuves a été évaluée au moyen de l'échelle GRADE.
Sept essais (12 589 participants), y compris un essai randomisé en groupe, remplissaient les critères d'inclusion. Tous ont été réalisés en Afrique de l'Ouest et six essais sur sept étaient limités aux enfants de moins de 5 ans.
Le TPIe prévient approximativement les trois quarts des épisodes cliniques de paludisme (rapport des taux 0,26 ; IC à 95 % 0,17 à 0,38 ; 9 321 participants, six essais, preuves de haute qualité), et une proportion semblable des épisodes de paludisme graves (rapport des taux 0,27, IC à 95 % 0,10 à 0,76 ; 5 964 participants, deux essais, preuves de haute qualité). Ces effets restent présents même lorsque l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide (MID) est fréquente (deux essais, 5 964 participants, preuves de haute qualité).
Le TPIe produit probablement une petite réduction de la mortalité cohérente avec l'effet sur le paludisme grave, mais les essais n'étaient pas assez puissants pour atteindre une signifiance statistique (risque relatif 0,66, IC à 95 % 0,31 à 1,39, preuves de qualité modérée).
L'effet sur l'anémie était différent selon les études, mais le risque d'anémie moyennement grave est probablement inférieur avec le TPIe (risque relatif 0,71, IC à 95 % 0,52 à 0,98 ; 8 805 participants, cinq essais, preuves de qualité modérée).
Le cas échéant, les événements indésirables graves des médicaments sont probablement rares, aucun n'étant signalé dans les six essais (9 533 participants, six essais, preuves de qualité modéré). L'amodiaquine plus sulfadoxine-pyriméthamine est la combinaison de médicaments la plus étudiée pour la chimioprévention saisonnière. Bien qu'elle soit efficace, elle provoque une augmentation des vomissements dans ce groupe d'âge (risque relatif 2,78, IC à 95 % 2,31 à 3,35 ; deux essais, 3 544 participants, preuve de haute qualité).
Lorsque le TPIe antipaludique a été arrêté, aucune augmentation de rebond de la maladie n'a été observée dans les trois essais qui ont continué le suivi pendant une saison après le TPIe.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français