La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie pulmonaire évolutive qui entraîne le décès du patient. On ignore la cause de la maladie, mais on sait qu'elle se caractérise par la formation de tissus cicatriciels dans les poumons. Ces tissus empêchent les poumons de fonctionner efficacement. Le traitement standard repose sur des corticoïdes oraux associés à des immunodépresseurs, mais son efficacité n'est pas clairement établie. Des agents immunodépresseurs tels que l'azathioprine et la cyclophosphamide sont parfois utilisés car on pense qu'ils pourraient prévenir l'inflammation. Cette revue a identifié 15 essais de haute qualité portant sur des médicaments non-stéroïdiens testés chez des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique. Malgré les résultats encourageants d'une petite étude incluse dans la première version de cette revue, les effets de l'interféron gamma 1b, évalués en combinant deux grands essais postérieurs, étaient décevants et n'entraînaient aucune amélioration de la survie. Quatre études évaluaient la pirfénidone, un médicament oral antifibrotique, chez un grand nombre de patients : bien que deux de ces études n'aient été présentées qu'en conférences, la combinaison des données publiées et non publiées montrait une amélioration significative de la survie sans progression ainsi qu'une petite augmentation de la fonction pulmonaire associées à la pirfénidone. Les preuves disponibles suggèrent que la pirfénidone pourrait jouer un rôle dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique mais des données supplémentaires sont nécessaires concernant la survie. Des essais portant sur d'autres agents non-stéroïdiens sont actuellement en cours et de nouvelles preuves devraient être bientôt disponibles.
Sur la base des données disponibles (partiellement non publiées), la pirfénidone semble améliorer la survie sans progression et, dans une moindre mesure, la fonction pulmonaire chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique. Des données supplémentaires sont nécessaires concernant la survie globale et la qualité de vie. Sur la base des études incluses dans cette revue, il n'a pas été démontré que l'interféron gamma b1 affectait la survie. D'autres agents évalués dans des études individuelles n'apportaient aucun bénéfice ou exigeaient une évaluation dans des essais contrôlés randomisés à grande échelle.
La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie pulmonaire chronique évolutive au pronostic défavorable car aucun traitement efficace n'a encore été identifié. Cette revue est une mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois en 2003.
Évaluer l'efficacité des agents non-stéroïdiens chez des adultes atteints de fibrose pulmonaire idiopathique.
Nous avons consulté le registre du groupe Cochrane sur les voies respiratoires (30 mars 2010), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane, numéro 1, 2010), Ovid MEDLINE jusqu'à la 5ème semaine de mars 2010, EMBASE jusqu'à la semaine 13 de 2010 et PubMed jusqu'en avril 2010. Nous avons également effectué des recherches manuelles supplémentaires, notamment dans des actes de conférences internationales. Nous avons contacté des sociétés pharmaceutiques et des chercheurs dans ce domaine.
Les études randomisées comparant des médicaments non-stéroïdiens à un placebo ou à des stéroïdes chez des adultes atteints de fibrose pulmonaire idiopathique.
Deux auteurs ont évalué la qualité des essais, extrait les données et évalué le risque de biais de manière indépendante. Le cas échéant, nous avons contacté des sociétés pharmaceutiques afin d'obtenir des informations manquantes. Nous avons combiné les résultats de survie au moyen des rapports des cotes de Peto ou des hazard ratios (HR).
Quinze essais portant sur 10 médicaments ont été inclus. Deux essais portant sur 1 156 patients comparaient l'interféron gamma b1 à un placebo : L'interféron gamma b1 n'entraînait pas d'amélioration significative de la survie (HR de 0,88, IC à 95 %, entre 0,47 et 1,64 ; P = 0,68). Quatre essais portant sur 1 155 patients comparaient la pirfénidone à un placebo. Trois essais portant sur 1 046 patients ont fourni des données concernant la survie sans progression : la pirfénidone entraînait une réduction significative (30 %) du risque de progression de la maladie (HR de 0,70, IC à 95 %, entre 0,56 et 0,88, P = 0,002). Les données relatives aux effets de la pirfénidone sur la fonction pulmonaire n'ont pu être évaluées que pour deux études portant sur 314 patients. La capacité vitale forcée ou la capacité vitale présentait une amélioration significative sous pirfénidone (différence moyenne de 0,08 l, IC à 95 %, entre 0,03 et 0,13, P = 0,0006).