Les ulcères veineux de jambe sont souvent douloureux, à la fois pendant et entre les changements de pansements, et pendant le retrait chirurgical des tissus morts (débridement). L'utilisation de pansements, de crèmes topiques et de lotions a été encouragée pour réduire la douleur provoquée par les ulcères. Deux essais ont testé un pansement contenant de l'ibuprofène, cependant, les mesures et la durée de la douleur indiquées étaient différentes. Un essai a indiqué que le soulagement de la douleur obtenu en 5 jours avec des pansements à l'ibuprofène pouvait représenter une réduction cliniquement pertinente de la douleur. L'autre essai n'a découvert aucune différence significative concernant la probabilité de soulagement de la douleur, mesurée pendant la première nuit de traitement, pour les pansements à l'ibuprofène comparé aux pansements en mousse. Cet essai était toutefois de petite taille et les participants n'ont été suivis que pendant quelques semaines, ce qui peut ne pas être assez long pour déterminer si le pansement affecte la guérison. Cinq essais ont fourni des preuves indiquant d'une crème anesthésiante locale (EMLA à 5 %) réduit la douleur post-intervention liée au débridement des ulcères de jambe, mais les preuves ont été insuffisantes concernant les effets secondaires éventuels de cette crème et son impact sur la guérison.
Certaines preuves suggèrent que les pansements à l'ibuprofène pourraient apporter un soulagement de la douleur aux personnes souffrant d'ulcères veineux de jambe douloureux. La crème EMLA (à 5 %) semble soulager efficacement la douleur pendant le débridement des ulcères veineux de jambe. Les recherches futures devront envisager d'utiliser des méthodes d'évaluation de la douleur standardisées et évaluer à la fois l'effet sur la guérison des ulcères et l'impact de l'utilisation à long terme de ces traitements.
Les ulcères veineux de jambe affectent jusqu'à 1 % des personnes au cours de leur vie et sont souvent douloureux. Les principaux traitements sont des bandages de compression et des pansements. Des traitements topiques pour réduire la douleur pendant et entre les changements de pansements sont parfois utilisés.
Déterminer les effets d'agents topiques ou de pansements pour le traitement de la douleur dans les ulcères veineux de jambe.
Pour cette troisième mise à jour, nous avons effectué des recherches dans les bases de données suivantes : le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions (recherche du 9 mai 2012) ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2012, numéro 4) ; Ovid MEDLINE (de 2009 à la semaine 4 du mois d'avril 2012) ; Ovid MEDLINE (In-Process & Other Non-Indexed Citations, 8 mai 2012) ; Ovid EMBASE (de 2009 à la semaine 18 de l’année 2012) et EBSCO CINAHL (de 2009 au 2 mai 2012). Aucune restriction n'a été appliquée sur la date ou la langue.
Les essais contrôlés randomisés (ECR) publiés ou non publiés qui évaluaient les effets d'agents topiques ou de pansements pour le traitement de la douleur dans les ulcères veineux ont été inclus.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné des essais, extrait des données et évalué les risques de biais.
Six essais (343 participants) évaluaient la crème EMLA (mélange eutectique d'anesthésiants locaux ou Eutectic Mixture of Local Anaesthetics) à base de lidocaïne et de prilocaïne pour le traitement de la douleur associée au débridement des ulcères. La différence entre les groupes concernant la douleur mesurée sur une échelle de 100 mm a été en faveur de la crème EMLA de façon statistiquement significative (DM -20,65, IC à 95 % -12,19 à -29,11). Aucune différence significative n'a été observée entre les groupes concernant les brûlures ou les démangeaisons.
Deux essais (470 participants souffrant d'ulcères veineux de jambe) évaluaient des pansements en mousse à libération lente d'ibuprofène pour le traitement de la douleur persistante liée aux ulcères veineux de jambe. Comparé à la meilleure pratique locale, significativement plus de participants dans le groupe traité par des pansements à l'ibuprofène sont parvenus au critère de jugement de >50 % du score total maximal de soulagement de la douleur entre le jour 1 et le jour 5 comparé aux participants dans le groupe de la meilleure pratique locale (RR 1,63, IC à 95 % 1,24 à 2,15). Le nombre de sujets à traiter a été de 6 (IC à 95 % 4 à 12). Dans le deuxième essai, comparé à un pansement en mousse identique sans ibuprofène, il n'y a eu aucune différence statistiquement significative concernant la proportion de participants ayant ressenti un soulagement de la douleur léger à total le premier soir de traitement. Peu de données étaient disponibles pour évaluer les vitesses de guérison ou les événements indésirables.