La prise de médicaments antipsychotiques au cours de longues périodes peut entraîner l'apparition de mouvements répétitifs qui affectent souvent le visage et la bouche. Ces mouvements sont défigurants et ne cessent pas forcément lorsque l'on réduit le traitement ou que l'on change de médicament. Les agonistes de l'acide gamma-aminobutyrique ont été évalués dans le traitement de ces troubles du mouvement mais, à ce jour, les effets bénéfiques du traitement semblent réduits et limités à la prévention de l'aggravation.
Les preuves d'effet du baclofène, du progabide, du valproate de sodium ou du THIP chez les patients atteints de DT induite par les antipsychotiques ne sont ni concluantes, ni convaincantes. Il est probable que les bénéfices potentiels soient compensés par les effets indésirables associés à ces traitements.
Un traitement antipsychotique chronique peut entraîner une dyskinésie tardive (DT), qui est un trouble du mouvement de longue durée. Des agonistes de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), qui présentent de puissantes propriétés sédatives et peuvent exacerber les symptômes psychotiques, sont utilisés dans le traitement de la DT.
Déterminer les effets cliniques des agonistes du GABA (baclofène, GABA gamma-vinyle, GABA gamma-acétylénique, progabide, muscimol, valproate de sodium et tétrahydroisoxazolopyridine (THIP) chez les patients atteints de schizophrénie ou d'autres troubles mentaux chroniques ayant également développé une dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques.
La précédente revue Cochrane a été mise à jour en effectuant des recherches dans le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (juin 2010).
Nous avons inclus les rapports des essais contrôlés portant sur des patients atteints de DT induite par les neuroleptiques et de schizophrénie ou d'autres troubles mentaux chroniques, randomisés pour des agonistes du GABA non benzodiazépines, un placebo ou une absence d'intervention.
Nous avons sélectionné les études, effectué une évaluation critique, extrait les données et procédé à l'analyse sur la base de l'intention de traiter de manière indépendante. Lorsque cela était possible et approprié, nous avons calculé les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % ainsi que le nombre de sujets à traiter (NST). Pour les données continues, les différences moyennes (DM) ont été calculées.
Huit petites études éligibles mal documentées ont été identifiées. Pour le critère de jugement d'absence d'amélioration cliniquement importante de la dyskinésie tardive, les agonistes du GABA n'étaient pas clairement supérieurs au placebo (n = 108, 3 ECR, RR de 0,83, IC entre 0,6 et 1,1). Les patients recevant un médicament GABA étaient plus susceptibles de présenter une aggravation de l'état mental (n = 95, 4 ECR, RR de 2,47, IC entre 1,1 et 5,4), mais cet effet était influencé par la décision d'attribuer un résultat négatif aux participants ayant abandonné le traitement avant la fin de l'étude. Davantage de patients du groupe du médicament GABA pourraient abandonner l'étude de manière prématurée par rapport aux patients du groupe du placebo (20 % contre 9 %), mais cette différence n'était pas statistiquement significative (n = 136, 5 ECR, RR de 1,99, IC entre 0,8 et 4,7). Certaines données suggéraient une augmentation de l'ataxie (perte de coordination musculaire) sous baclofène et valproate de sodium (n = 95, 2 ECR, RR de 3,26, IC entre 0,4 et 30,2) et de la sédation (n = 113, 3 ECR, RR de 2,12, IC entre 0,8 et 5,4) par rapport au placebo, mais ce résultat n'était pas significatif. L'arrêt du tétrahydroisoxazolopyridine (THIP) pourrait entraîner des convulsions.