Même si l'estimation après regroupement des études suggérait de possibles effets à court terme il n'existe pas des preuves non-biaisées qui montrent des bénéfices, en terme d'abstinence tabagique à 6 mois, en faveur de l'acupuncture, l'acupressure ou la thérapie au laser. On ne peut pas tirer de conclusions fermes à cause du manque de preuves et des problèmes méthodologiques. L'électrothérapie, ou électrostimulation, n'est pas efficace pour l'abstinence tabagique. Pour l'acupuncture, l'acupressure et la thérapie au laser, des études bien conçues sont justifiables parce que ce sont des interventions populaire et sures, si ils sont bien appliqués, bien qu'elles soient probablement moins efficaces que d'autres interventions basées sur des preuves.
L'acupuncture et ses techniques dérivées sont promues comme traitement dans le sevrage tabagique avec comme objectif de diminuer le retrait des symptômes de la nicotine.
Les objectifs de cette revue sont de déterminer l'efficacité de l'acupuncture et des techniques dérivées comme l'acupressure, la thérapie laser et l'électrostimulation dans le sevrage tabagique, en comparaison avec l'absence de traitement, un traitement factice (sham), ou d'autres interventions.
Nous avons fait notre recherche dans le Cochrane Tobacco Addiction Group Specialized Register (qui comprends les études de sevrage tabagique indentifiées de la Cochrane Central Register of Controlled trials (CENTRAL), MEDLINE, EMBASE, et PsycINFO) et AMED en octobre 2013. Nous avions aussi recherché sur 4 base de données Chinoises en septembre 2013: Sino-Med, China National Knowledge Infrastructure, Wanfang Data et VIP.
Essais randomisés pour le sevrage tabagique comparant l'acupuncture, l'acupressure, la thérapie laser ou électrostimulation avec, l'absence d'intervention, un traitement simulé ou une autre intervention.
Nous avons extrait les données en double sur le type de fumeurs recrutés, la procédure de l'intervention et le contrôle, les résultats des mesures, la méthode de la répartition aléatoire et la complétude du suivi.
Nous avons évalué l'abstinence tabagique précoce (avant 6 semaines) et tardive, entre 6 mois et 1 an. Nous avions utilisé la définition la plus rigoureuse de l'abstinence pour chaque étude. Nous avions validé les taux biochimiques si ils étaient a notre disposition. Les patients qui sont sorties de l'observation ont été repris dans le groupe des fumeurs. Si possible nous avions fait une méta-analyse des ratios des risques en utilisant un modèle à effet fixe.
Trente-huit études ont été incluses. Sur base de trois études, l'acupuncture n'a pas prouvé être plus efficace que l'attente pour l'abstinence tabagique, avec des larges intervalles de confiance et une hétérogénéité importante (n=393, risque relatif [RR] 1.79, 95% intervalle de confiance [CI] 0.98-3.28, I²=57%). Comparé avec l'acupuncture simulée, le RR pour l'effet à court terme de l'acupuncture était 1.22 (95% CI 1.08-1.38), et, pour le long terme, l'effet était 1.10 (95% CI 0.86-1.40). Ces études présentaient des biais et le graphique en entonnoir présentait une asymétrie pour les grandes études qui montraient un petit effet. L'hétérogénéité entre les différentes études n'était pas expliquée par la technique utilisée. L'acupuncture est moins efficace que le traitement de substitution nicotinique (Nicotine replacement therapy, NRT). Il n'y avait pas de preuve que l'acupuncture était supérieure à une intervention psychologique, à court et à long terme. Le niveau de preuve est limité quant à une supériorité de l'acupressure sur l'acupressure simulée, à court terme (3 essais, n = 325, RR 2.54, 95% CI 1.27 à 5.08), et aucun essai de rapporte les effets à long terme. L'estimation après regroupement des études testant une intervention qui inclus une stimulation auriculaire continue suggère un bénéfice à court terme comparée à une stimulation simulée (14 essais, n = 1155, RR 1.69, 95% CI 1.32 à 2.16). Les analyses de sous-groupes montrent un effet pour l'acupressure continue (7 études, n = 496, RR 2.73, 95% CI 1.78 à 4.18) mais pas pour l'acupuncture réalisée à l'aide d'aiguilles (6 études, n = 659, RR 1.24, 95% CI 0.91 à 1.69). Après un suivi plus long, un effet n'est pas exclu (5 essais, n = 570, RR 1.47, 95% CI 0.79 à 2.74). Le niveau de preuve, dans deux essais utilisant la stimulation laser est insuffisante, et exclut un regroupement. Le niveau de preuve provenant des études sur l'électrostimulation suggère que celle-ci n'est pas supérieure à l'électrosimulation simulée (abstinence à court terme: 6 essais, n = 634, RR 1.13, 95% CI 0.87 à 1.46; abstinence à long terme: 2 essais, n = 405, RR 0.87, 95% CI 0.61 à 1.23).
Traduit par Emmanuel Simons et Patrice Forget, Cochrane Belgique